MA PASSION POUR LE TIBET

L'attrait, la curiosité, la fascination que suscitent ce pays et son peuple en moi ne datent pas d'aujourd'hui. Depuis l'âge de 10, 11 ans j'ai nourri par des lectures nombreuses et enrichissantes cette faim de connaissances que j'avais pour cette culture très différente de notre culture occidentale.

C'était pour mes parents et mon entourage un grand étonnement de me voir aussi intéressée  par ces lointaines "peuplades".
Bien sûr, aussi passionnée et boulimique de lecture que j'étais, je ne pouvais que découvrir les livres d'Alexandra DAVID-NEEL, romancière et aventurière de génie qui suscitait mon admiration tant par son immense érudition  que par san intelligence, sa faculté extraordinaire d'apprentissage de langues réputées difficiles et surtout  sa grande témérité. 

J'ai eu d'ailleurs un grand moment d'émotion, en visitant il y a quelques années, sa maison de Dignes-les Bains,  surtout en voyant sa chambre et le bureau sur lequel elle écrivait, elle était tellement toujours présente  en ce lieu.
Tous ses romans ou récits de voyage ont exacerbé mon imagination d'adolescente ou d'adulte, je me voyais à son image, affublée d'un costume de pélerin, avec la sébille  d'un mendiant pénétrer dans la ville de Lhassa, siège du Potala, comme dans son livre "Journal d'une parisienne à Lhassa" .Je vous recommande d'ailleurs quelqu'uns de ses autres écrits sur le Tibet : Mystiques et Magiciens du Tibet, La puissance du néant, Le Sortilège du Mystère, Le Lama aux cinq sagesses.

J'ai dévoré tous les ouvrages consacrés au Tibet, "Le Message des Tibétains" d'Arnaud DESJARDINS, "Le Tibet révolté" de Jacques BACOT, "La civilisation Tibétaine" de Rolf A.Stein, "Le livre Tibétain de la vie et de la mort", bien sûr la majorité des ouvrages écrits par le Dalaï Lama, personnage tellement extraordinaire et fascinant.

La non violence qui est un de fondements de la philosophie bouddhiste me convenait et j'étais très curieuse de voir leurs techniques de méditation, l'immense maîtrise de leur mental (difficile à maîtriser pour nous occidentaux ) pendant ces méditations, leur juste perception des êtres et des choses, leur prescience et en même temps leur humilité  et leur rire naïf et communicatif de grand enfant.

J'aime aussi la musique tibétaine qui par les effets qu'elle produit au niveau de l'oreille interne peut modifier des états de conscience et permettre un accès à d'autres plans. J'ai pu vérifier cela lors d'un voyage au Népal, nous étions un petit groupe de dix personnes , ce qui nous a permis de pouvoir à l'occasion de la venue d'un grand-lama à Katmandou assister à une cérémonie d'initiation pour jeunes lamas. J'avais alerté mes camarades en leur disant que j'avais lu dans un livre d'Arnaud Desjardins "Le message des Tibétains" que la musique tibétaine agissait sur l'oreille interne.

Tout le monde souriait de mes propos. Pendant cette cérémonie, j'ai ressenti ce que pouvait être un état de transe et j'avais l'impression d'avoir accès à tout un tas d'informations, de connaissances. La cérémonie terminée, nous sommes tous sortis un peu chamboulés. Il faisait très chaud, arrivée à l'extérieur, je me suis rendue compte que j'avais oublié mon chapeau à l'intérieur, je suis rentrée et je me suis retrouvée  face à face avec le grand lama qui m'a regardée sans rien dire pendant un temps que je n'ai pas pu évaluer, puis il s'est approché de moi et m'a dit en anglais "Don't be disturb by the politic, it's not your way, you have other thing to do in this world".
J'étais un peu "sonnée" car à ce moment-là, j'étais en plein dans mes activités politiques et je n'avais pas commencé  mon véritable cheminement spirituel, j'aurais dû l'écouter, mais nous avons toujours des expériences personnelles à mener.

Je ne suis jamais allée au Tibet, car je ne veux pas cautionner ce qu'a fait la Chine chez eux mais par contre , à l'occasion d'un voyage d' un mois  en Chine en 1989, sur la Route de La soie, j'ai eu l'occasion d'aller dans ce que l'on appelle "le Petit Tibet" où vivent des exilés tibétains, j'ai eu beaucoup d'émotion à dormir dans une ancienne lamaserie et à partager avec des Tibétains le thé fumé au beurre de yak salé et la tsampa .  

Lorsque le Dalaï LAMA est venu à LOURDES, avec  les représentants de toutes les autres religions en 1993, j'ai eu la chance de le voir et d'écouter sa conférence devant les officiels puis sa conférence publique.
J'ai été séduite par sa simplicité, son humour, sa grande sagesse et sa profondeur philosophique. Peu d'êtres ont en ce monde une telle aura, une telle lumière, une telle bonté et une telle compassion pour les autres.
Cette rencontre a été déterminante pour la suite de mon cheminement spirituel.