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Entre Vous et Moi , blog d'Eliane PERUS Réflexions et commentaires sur l'actualité, la politique, la culture, la spiritualité. Mes coups de coeur, mes coups de colère, mes passions , mes révoltes et parfois mon impertinence

Erik SABLE à TARBES : "Un grain de sagesse dans la nuit de la modernité" .

Eliane PERUS






Le 7 novembre 2009, Frédéric PRETOT, a invité pour une conférence dans sa librairie, "La Librairie du Sentier", l'auteur, essayiste, traducteur, directeur de la collection "Les Chemins de Sagesse" chez Dervy, Erik SABLE.

Cet homme érudit, passionné par l'Inde depuis l'âge de 13 ans,  a étudié le sanskrit - qu'il  aimerait enseigner - le tibétain,  a rencontré des grands maîtres spirituels, tibétains, indiens... ,  est aussi passionné par l'observation des oiseaux auxquels il a consacré plusieurs ouvrages.

Il a publié un ouvrage sur "La vie et l’œuvre de René Schwaller de Lubicz", la biographie de Tsu Yun, le dernier maître bouddhiste chinois  et une enquête autour des maîtres de sagesse  dont Hélena Blavatsky révéla l’existence.

Il vient de publier dans sa nouvelle maison d'édition "Terre Blanche" le "Petit dictionnaire du détachement et de la sérénité".

Conférence passionnante donnée par cet homme d'une simplicité et d'une disponibilité rares sur le thème de son ouvrage "Un grain de sagesse dans la nuit de la modernité".

Nous habitons une civilisation contraire à l'essence de l'être humain, les catastrophes écologiques ne sont qu'une conséquence secondaire d'une erreur essentielle, d'une vision faussée dès le départ. Nous voyons les "effets de la dictature du profit" qui aboutit à l'impasse des techniques occidentales, à une perte de la joie, notion fondamentale avec une fuite perpétuelle dans les drogues, l'alcool, les excitants, l'irréel, l'imaginaire parce que la vie est insupportable, face à l'impasse de la "pensée dominante" qui fait croire que le bonheur est lié aux conditions matérielles.

Le grand corbeau sait compter jusqu'à dix, le perroquet gris du Gabon  est capable d'apprendre plus de cent mots, beaucoup d'espèces d'oiseaux supérieurs ont aussi la notion du zéro, l'absence de quantité.

"La conception du zéro demande un grand pouvoir d'abstraction et on considère que l'être humain l'envisage depuis deux mille ans. Or des peuples primitifs comme certains aborigènes australiens, non seulement n'avaient pas la notion du zéro, mais savaient juste compter jusqu'à trois, après trois, il y avait beaucoup, une multiplicité innombrable qui échappait complètement à leur faculté d'appréhension. On pourrait donc facilement en déduire que ces oiseaux sont supérieurs aux peuples primitifs mais il se trouve que ces derniers ont une mythologie et une cosmologie complexe qui montre qu'ils se sont interrogés sur le pourquoi des êtres et des choses, alors  que les corbeaux n'ont jamais montré un quelconque intérêt pour les systèmes philosophiques. Ils n'ont pas de religion
.

L'essence de l'être humain n'est pas la rationalité mais sa capacité à s'interroger, à faire un pas de côté pour dépasser le sensible dans le mythe ou le discours philosophique.
L'essence de l'être humain est dans l'essence spirituelle que l'homme porte en lui, il n'est pas un animal raisonnable mais un être spirituel.
L'homme est habité par "quelque chose" qui le dépasse, "quelque chose" qui n'appartient pas aux instincts ou à la raison. Ce "quelque chose "qui lui donne sa capacité d'interrogation, ce "quelque chose" de mystérieux qui échappe au sensible est en fait l'essentiel.
Ce "quelque chose", nous pouvons le nommer le spirituel. Le spirituel est ce feu en nous qui aspire à dépasser l'horizon qui s'offre pour s'ouvrir au mystère, au sacré. Il est ce "désir de lumière" semblable à celui de la fleur qui tend vers le soleil.
Le spirituel est le socle originel de l'homme, son fondement, sa racine secrète, la source qui l'habite au plus profond.
Le spirituel est cette présence de l'ineffable, inscrite dans le coeur de tout être humain.
L'homme est donc le temple de la Présence. Et lorsqu'il ne s'occupe pas de cultiver, de nourrir, de faire croître cette "seule chose nécessaire", comme le disent les bouddhistes, "il dissipe le bien précieux de l'existence".
Le  "désir de lumière", la soif spirituelle, est en fait aussi forte, aussi prenante que la pulsion sexuelle. Et lorsqu'il n'est pas satisfait, il laisse un manque, un vide immense au coeur de l'être humain, et tous les malheurs, tous les désordres, toutes les souffrances en résultent même si la personne n'en a pas réellement conscience.

C'est pour cela que partout dans le monde, la modernité pèse. Elle est comme une paire de chaussures trop étroite. Elle resserre, emprisonne l'âme, tout simplement parce qu'elle n'est pas faite pour l'être humain dans la mesure où elle ne tient pas compte de la dimension essentielle de ce qui l'habite...

Une société qui ne privilégie pas cet aspect de l'être humain, qui n'est pas centrée sur cet unique nécessaire, conduit obligatoirement l'homme au malheur. C'est pour cela qu'un monde profane, laïque comme le nôtre, qui n'est plus irrigué par la source de toute sagesse, par la présence des  Sages, des Initiés , finit par enlaidir son environnement, par construire des cités monstrueuses, et finalement par s'auto-détruire. Car il est dirigé par des âmes mortes et la mort qui est en eux finit par se réfléter sur le monde qui les entoure pour devenir destructrice.

Qu'est-ce qu'une société centrée sur l'essentiel ?  C'est d'abord une société où les personnes reconnues, les personnes que l'on admire, ne sont pas les politiciens ou les vedettes de la télévision mais ceux qui vivent cet essentiel, les êtres de spiritualité.

Souvent les sociétés centrées sur le spirituel, n'étaient pas développés techniquement, économiquement, puisqu'elles avaient délaissé l'accessoire, ce qui finalement est sans grande importance, pour se consacrer à l'essentiel : la quête intérieure.

Avec la mondialisation, la modernité s'est répandue sur toute la planète. Tout est uniformisé, nivelé, or il est évident que la diversité est facteur de richesse. S'il n'y avait qu'une espèce d'arbre, qu'une espèce de fleur, le monde serait triste. De même s'il n'y avait qu'une seule religion, cette religion deviendrait rapidement dictature car elle se présenterait comme la seule vérité. La multiplicité des religions est comme la multiplicité des arbres et des fleurs. Ce sont des aspects de la vie qui ont chacun leur fonction dans l'économie spirituelle de l'humanité.

Ceci est un extrait de cette conférence très dense, qui, a été suivie d'un échange très enrichissant avec Erik SABLE, homme et chercheur de lumière.

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Commentaires
P
<br /> A propos de la pensée de la semaine, plus haut.<br /> ------<br /> <br /> Tiens, les bouddhistes connaissent aussi la Physique Quantique?<br /> <br /> Oui effectivement, les particules sont toutes soumisses à un mouvement constant, même celles qui sont soit-disant au repos. Pour celles qui sont au repos, ce mouvement est dû principalement à la<br /> fluctuation du champ électromagnétique du vide, et à la température du milieu.<br /> <br /> Il faut juste retenir:<br /> - que le vide fluctue sans cesse en générant un champ électromagnétique, nul en moyenne mais non nul transitoirement.<br /> - que les particules changent constamment d'état interne d'énergie en fonction de la température du milieu, et donc de localisation quantique spatiale et temporelle<br /> <br /> Les champs fluctuants couplent sans cesse les particules de la matière, via les forces électromagnétiques. Les particules vibrent constamment de façon erratique, comme un bateau soumis à une forte<br /> houle.<br /> <br /> Plus au-delà, on touche au mystère de l’Univers, avec le principe d’incertitude d’Heisenberg qui prédit avec succès l’impossibilité de connaitre en même temps la position et la vitesse d’une<br /> particule de matière.<br /> <br /> Si on mesure sa vitesse on ne sait pas la localiser. Si on la localise on ne sait pas mesurer sa vitesse.<br /> <br /> Non seulement on ne sait pas, mais c’est physiquement non possible, à cause de la double dimension, en même temps, temporelle et spatiale, c'est-à-dire granulaire des particules, qu’elles soient de<br /> matière ou de rayonnement.<br /> <br /> Oui donc tout à une dimension énergétique dans l'Univers, valeur couplant la variation de la position spatiale et le temps.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> <br /> Bien sûr que les bouddhistes et surtout les lamas tibétains ont des théories très anciennes proches de la physique quantique, concept reconnu depuis les années 1920. Ils ont depuis longtemps, y<br /> compris dans leur médecine pris en compte les champs électro magnétiques, les taux vibratoires, les variations de ces champs et de ces taux en fonction de l'environnement, de l'état de santé.<br /> La vision de couleurs dans les auras, correspond à ce que l'IREM montre en image aujourd'hui.<br /> On pourrait aussi dire qu'ils étaient et qu'ils sont dans la théorie des cordes. qui expose que tout n'est que fréquence vibratoire que ce soit au niveau subatomique ou macroscopique.<br /> La configuration et et le contenu de l'univers  sont définis par des fréquences vibratoires; les fréquences vibratoires dans leurs techniques de méditation sont surprenantes, elles<br /> démontrent l'influence du mental, de la pensée  sur la matière et sur les états de conscience, l'espace-temps, sur sa position dans l'univers.<br /> Tout cela induit des théories qui ébranlent notre système de références  de l'univers, de la pl<br /> ace de l'homme dans cet univers et des interconnections qui existent entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Bon le commentaire que je t'ai laissé plus bas est bien mieux en place ici. Allez, encore un fois pour la route...<br /> <br /> <br /> Envolées et portées par le vent,<br /> <br /> hachées et décomposées, vous revenant en bribes, faites de sons morcelés, éclatés, décousus, comme provenant de voix lointaines qui auraient fait échos quelque part, peut être dans un grotte,<br /> peut-être contre le flanc d’une montagne, avant d’être dispersées, diffusées, filtrées par les cimes bruyantes de grands arbres, nageant contre les vents du temps, frottant leurs feuilles,<br /> segmentant tout, en petit bruits, sons, échos, bruissements, raclements, glissement, mélangeant, découpant menu, mixant en purée de fond sonore,<br /> <br /> les paroles de la vérité prononcée, s’égarent constamment de la volonté incessante, qui est la notre, de les saisir.<br /> <br /> <br /> Alors, pour trouver un brin de verticalité, notre esprit si fragile, compense, imagine et tente de combler ces vides manquants à la raison d’exister. C’est l’équilibre instable. Ne connaissant pas<br /> la vérité, ne se connaissant pas soit même, ne connaissant pas les autres, ne connaissant rien de sûr, l’avenir qui frappe bruyamment à la porte fait peur, fait trébucher vers l’angoisse<br /> permanente, vers le noir et le désespoir prolongé. Les pensées ne sont plus qu’une somme d’inquiétudes. Elles nous égarent alors vers le monde de la violence et de la confrontation.<br /> <br /> Mais quelquefois, des miettes, des pépites, de la poussière de vérité, s’étant entassées ici en strates géologiques d’oubli, résurgent le long de sources claires les traversant, et vous rapportent<br /> via des discours limpides, des paroles propres, un peu de ce mystère perdu tout au début, et vous réchauffe enfin le cœur en vous redonnant de l’espoir pour demain matin.<br /> <br /> ------<br /> <br /> Maintenant, il ne faut pas tout enjoliver.<br /> <br /> « C'est pour cela qu'un monde profane, laïque comme le nôtre, qui n'est plus irrigué par la source de toute sagesse, par la présence des "Grands Transparents", des Saints, des Sages, des<br /> Initiés , finit par enlaidir son environnement, par construire des cités monstrueuses, et finalement par s'auto-détruire ».<br /> <br /> L'histoire regorge de saints égorgeurs au nom de la sainteté. L'être humain est multiple et varié. Il y a ceux qui croient que Dieux existent et ceux qui croient que Dieux n'existe pas. Laissons<br /> toute liberté aux deux différentes croyances et aux doutes. Laissons tout ce monde cohabiter en paix.<br /> <br /> La spiritualité n'est pas un rempart absolu contre la monstruosité humaine. Celle-ci est malheureusement d'une autre nature.<br /> <br /> Et la spiritualité n'est pas non plus synonyme de sagesse.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> <br /> Votre commentaire m"a conforté dans le fait que la fin de mon article n'était pas bonne, j'ai repris la fin de mon article en explicitant davantage la théorie d"EZrik SABLE, merci pour vos<br /> remarques.<br /> <br /> Je reviens sur "il ne faut pas tout enjoliver", bien sûr qu'il faut avoir du discernement sur un chemin spirituel, tout n'est pas blanc ou noir mais tout est blanc et noir, il faut savoir<br /> l"accepter comme accepter qu'en chacun de nous il y ait des zones d'ombre et de lumière.<br /> Les véritables enseignements sont ceux qui permettent à l'être de trouver l'harmonie, la sérénité mais le meilleur maître est celui qui permet à son élève de se réaliser loin de lui ou <br /> celui que nous devrions tous rencontrer notre maître intérieur qui nous permet de nous réaliser.<br /> <br /> Bien sûr que la spiritualité n'est pas la panacée pour l'ensemble des humains mais elle permet à certains de découvrir leur être profond, ce qui est vrai pour soi ne l'est pas forcément pour<br /> d'autres, l'essentiel étant dans l'authenticité, sachant que chaque individu a son unicité.<br /> <br /> Les vrais chercheurs dans le monde spirituel ont la sagesse de ne pas être dans la violence, dans le jugement, ils ont le recul nécessaire. Ceux-là possèdent la sagesse, après il y a ceux qui<br /> veulent au travers de la spiritualité dire aux autres ce qu'ils doivent faire, ceux-là sont des gourous, ils sont dans le pouvoir.<br /> <br /> <br /> <br />